Où comment contrôler efficacement la réussite relative des Internes de la Réussite par rapport au reste des élèves

Il s’agit de comparer les résultats des IR à ceux des autres élèves de Ginette. Pour cela, le comptage et l’identité des écoles intégrées n’est pas un bon guide : en effet, l’école intégrée est le résultat d’un choix, et la hiérarchie des écoles pour un élève n’est pas celle pour un autre (par exemple, en filière Agro il est plus difficile d’intégrer une école vétérinaire que l’Agro Paris, mais beaucoup de très bons élèves qui sont pris dans une école vétérinaire choisissent tout de même de rentrer à l’Agro Paris). Par ailleurs, en filière scientifique la fusion récente de l’École Centrale Paris et des Supelec a totalement bouleversé la hiérarchie et la signification de la performance représentée par une intégration à certaines écoles du groupe Mines-Ponts (par exemple, le rang du dernier intégré à l’Ecole des Ponts et Chaussées a dégringolé, passant en MP d’environ la 400e place à environ la 700e place).

Bref, une analyse fondée sur les écoles intégrées, même filière par filière, ne peut conduire qu’à des calculs grossiers et très fortement contestables.

Nous avons donc choisi une approche beaucoup plus fine : il s’agit de situer chaque élève, IR ou non, au sein de sa promotion, dans un classement relatif. Deux solutions s’offrent à nous :

  1. Utiliser le classement du Khass.

  2. Utiliser le classement d’un concours de référence passé par tous les élèves.

La deuxième option semble meilleure, partant du principe que certains IR pouvaient avoir besoin des deux années pour rattraper un gap de performance scolaire lié à une moindre stimulation dans l’enseignement secondaire. Ce choix présente toutefois des écueils : il y a les cas où exceptionnellement un élève ne passe pas le dit concours (presque toujours il s’agit d’un élève en queue de promo qui souhaite se concentrer sur des concours de niveau plus modeste). En filière scientifique, il y a aussi le problème de la constitution de trois filières de deuxième année à partir de deux filières de première année. On voudrait par exemple pouvoir comparer les résultats des anciens MPSI quelle que soit leur filière de deuxième année, mais cela ne peut être fait car il ne passent pas du tout les mêmes épreuves selon qu’ils font leur deuxième année en filière MP*/MP (les trois quarts d’entre eux) ou en PSI* (un quart d’entre eux).

La deuxième solution est la seule véritablement fiable si l’on veut mesurer la réussite aux concours. Précisément, nous avons choisi comme juge de paix l’écrit du concours Commun Mines-Ponts pour les filières MP/PSI/PC, l’écrit du concours HEC pour la filière EC, et l’oral du concours Agro pour la filière BCPST. Pour les PT, les effectifs sont probablement trop faibles pour faire une étude similaire, mais le choix le plus rationnel aurait probablement été le concours de l’ENSAM.

À noter que si c’était possible nous aurions pris les résultats systématiquement à l’issue de l’oral (qui est une partie essentielle du concours), mais cela a le défaut de considérer que tous les non-admissibles ont des résultats strictement équivalents ! Nous avons pu conservé l’oral pour les Agro-Véto car c’est une filière où la non-admissibilité aux écoles d’agronomie est rarissime.

Pour évaluer la performance relative des IR, on note pour chacun dans quel décile de la promo il se situe. On répète l’opération, année après année, et on obtient pour chaque décile le nombre d’IR qui s’y est trouvé. Pour conclure à une performance des IR au niveau de la performance moyenne des autres élèves de Ginette, on devrait observer un histogramme assez plat ainsi qu’une position médiane des IR voisine de 50%.

À noter enfin que les redoublants sont comptés deux fois pour des raisons d’homogénéité. On pourrait aussi envisager un calcul ne prenant en compte que les résultats obtenus au premier passage du concours, mais il faudra alors écarter tous les redoublants du calcul, ce qui est un peu fastidieux et ne devrait pas conduire à des résultats substantiellement différents à moins que le taux de redoublement des IR soit très nettement différent de celui des autres élèves (ce qu’il ne semble pas être).

Malgré tout, le problème fondamental pour réaliser l’étude est l’impossibilité de disposer de l’identité précise des IR. Dans le prochain épisode, nous allons voir comment le contourner et obtenir une indication sur le niveau de réussite relative des IR.

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