Où l’on constate que, contrairement à la communication officielle, le fait d’être interne de la réussite semble avoir été un facteur pris en compte dans l’évaluation des candidatures à Ginette
Normalement, un interne de la réussite doit passer par deux filtres : une sélection sur critère sociaux et géographiques, pour vérifier l’éligibilité au dispositif, et la procédure normale d’admission (fondée sur des critères académiques et de qualités humaines). Un mode de fonctionnement sain consiste à cloisonner totalement le jury vérifiant l’éligibilité à l’internat de la réussite du jury évaluant les candidatures à Ginette.
Et si l’on s’en tient à la communication de Ginette Solidarité, tout donne à penser qu’un tel cloisonnement est effectif.
Pourtant, un membre-clef de l’administration de Ginette occupe une fonction de choix dans les deux commissions : ce membre, c’est tout simplement le Directeur de Ginette !
(1) Nous avons appris qu’il évalue seul, en début de processus (soit au début du mois d’avril) les demandes d’internat de la réussite. Il les fait valider ensuite, semble-t-il, par Frédéric Buxtorf, le secrétaire général de la Fondation Ginette. Sur le site de Ginette, vous pourrez constater que les demandes d’Internat de la Réussite sont à envoyer directement … à la directrice.
(2) Le Directeur de Ginette fait en outre partie intégrante des commissions d’évaluation des dossiers de candidature. Et il a statutairement tout pouvoir sur la constitution des classements finaux : c’est lui qui signe le classement dans chaque filière, et il n’a légalement de compte à rendre à personne quant à ces classements.
(3) Enfin, nous avons récemment appris qu’un mode de fonctionnement tout à fait particulier avait eu cours sur la période 2012-2017 : après examen de tous les dossiers de candidature à Ginette, une commission spéciale constituée du Directeur et des Préfets passait en revue, filière par filière, les dossiers des candidats dont l’éligibilité à l’internat de la réussite avait été validée !
À cela s’ajoute une large opacité dans le fonctionnement des commissions d’évaluation des dossiers : une fois examiné par un professeur, un dossier passe dans les mains de l’administration (Directeur et Préfet) sans plus aucune vision par les professeurs de la suite du process (à l’exception près que, depuis 2020, un réexamen des dossiers controversé est effectué par un professeur, mais sans que le professeur puisse connaître la raison de la controverse). Le classement final d’une filière n’est jamais communiqué aux professeurs. Le seul retour qu’a un professeur se limite, une fois les classements transmis à Parcoursup, à l’information des notes attribuées par l’administration aux dossiers qu’il a examiné, sans justification (les avis écrits par le préfet et le directeur ne sont pas communiqués aux professeurs). Et toutes les demandes de réforme pour une plus grande transparence du système se sont systématiquement soldées par des refus.
