Comment la Direction de Ginette annonce en 2017 à ses donateurs des chiffres tous faux sur le bilan des internes de la réussite
Nous sommes à l’automne 2017, et Manuela Rousselot vient d’être instituée directrice de Ginette. Dans la newsletter envoyée aux donateurs de Ginette Solidarité, que je reproduis ci-après, sont livrés un grand nombre de chiffres sur le dispositif. Problème,d’après les chiffres de l’AESG, tous ces chiffres sont faux, et largement pour la plupart d’entre eux.
Commençons par l’éditorial de M. Rousselot, reproduit ci-après (le surlignage est de nous).
Résumons :
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30 élèves en première année ;
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80 intégrés ;
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3 sorties “sans résultat” ;
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13 intégrations en 5/2 ;
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149 élèves suivis au total.
M. Rousselot précise bien que les comptes commencent en 2012, et comme on le verra plus tard il ne peut en être autrement.
D’abord, il y avait 31 internes de la réussite en première année, et non 30 (source : le rapport moral 2017-2018 de l’AESG).
Ensuite, d’après les chiffres internes à Ginette, il est tout à fait impossible que seuls 83 internes de la réussite (ou d’excellence) aient quitté Ginette avant septembre 2017. D’après les chiffres internes à l’AESG, c’est 88 IR (plus ou moins 2, à cause d’une sous-estimation éventuelle de redoublants après les concours 2017) qui l’avaient quitté à cette date.
Les sorties “sans résultat” étaient bien plus nombreuses que 3. Devant deux professeurs, Manuela Rousselot a reconnu pas moins de 7 sorties de Ginette en cours ou fin de première année, sur toute la période 2012-2017, et à cela il faut ajouter les départs en 5/2 à l’extérieur ou les départs à l’université. Dans ces dernières catégories, deux élèves sont répertoriés dans la même newletter où Madame Rousselot écrit, quelques lignes plus bas. Le nombre de sortie “sans résultat” est donc minoré d’un facteur 3 au moins.
Le nombre d’intégrations en 5/2 est, par ailleurs faux. D’après les chiffres internes à l’AESG, environ 9 internes de la réussite redoublants avaient été répertoriés jusqu’à 2017 inclus, il est impossible qu’il y ait eu13 intégrations avec ce statut. Il est probable que Manuela Rousselot ait confondu le nombre de redoublants ayant intégré depuis Ginette avec le nombre de redoublants tout court (jusqu’à la date de son éditorial).
Le nombre de 149 internes de la réussite est sensiblement inférieur à la réalité. D’après les chiffres internes à Ginette (simple addition des entrées, en tenant compte d’un réorienté interne), ils étaient en réalité 154 !
Enfin, la différence entre le nombre total d’internes de la réussite et le nombre d’internes de la réussite étant sortis de Ginette devrait nous donner le nombre d’internes de la réussite présents à Ginette lors de l’année scolaire 2017-2018 : ils devraient donc être 66 élèves. Or, d’après les chiffres internes à l’AESG, ils auraient été seulement 59 (31 en première année, 28 en deuxième année mais pour des raisons trop longues à développer nous pensons que ce dernier chiffre est légèrement sous-estimé, de 2 ou 3 unités).
Tous les chiffres annoncés par la directrice de Ginette sont donc incorrects. En outre, le nombre de 149 IR suivis confirme un point de départ des calculs en 2012 et non en 2013 : en effet, d’après les chiffres de l’AESG seuls 141 IR ont été suivis depuis 2013.
Le mystère des IR disparus aux concours 2017
Passons maintenant au tableau des intégrations 2017, le premier publié à ce jour (seuls les tableaux 2017, 2018 et 2020 ont été publiés, aucune communication ne fait état des résultats de l’année 2019).
D’après les données internes à Ginette, 6 internes de la réussite avaient redoublé sur site après les concours 2016. En y rajoutant les 32 élèves admis en première année en 2017, il y avait donc 38 internes de la réussite susceptibles de passer les concours en 2017 (ou ayant quitté l’établissement avant de les passer). Or, la publication parle de seulement 28 internes de la réussite ayant passé les concours. Où sont passés les 10 autres ? Ils n’ont certainement pas tous quitté Ginette avant de passer les concours : d’après des estimations internes, seuls deux ou trois ont été dans ce cas. Ils n’ont pas non plus quitté Ginette sans intégrer puisque la publication fait mention d’un départ à la fac et d’un redoublement à l’extérieur.
En mars dernier, un professeur a signalé à Ginette Alumni les oublis étonnants de ce tableau. Il n’a reçu aucune réponse. Seulement deux mois plus tard, le comité des anciens a été informé que les intégrations de 2017 avait été reconstituées, et son président a plastronné qu’il y avait 2 polytechniciens de plus qu’annoncé.
