Où nous précisons nos intentions sur la politique « Internat de la Réussite » du lycée
Le présent blog est en partie consacré à la gestion de l’Internat de la Réussite par la Fondation Ginette et l’établissement.
Dissipons d’abord tout doute quant à notre motivation. Nous ne remettons aucunement en cause les grands principes de l’Internat de la Réussite tels qu’ils sont rappelés sur le site de la Fondation Ginette, et encore mieux nous y adhérons le plus complètement du monde. La question financière ne doit pas être un obstacle pour qu’un élève puisse étudier à Ginette tant qu’il remplit les critères académiques et de qualité humaines pour y être admis.
Nous n’appellons donc pas à un arrêt de ce principe (bien au contraire), mais à une réforme profonde.
Cette réforme est motivée par les résultats d’une enquête minutieuse dont nous vous dévoilerons ici des éléments. Les conclusions de cette enquête sont les suivantes :
(1) Compte tenu du trésor récolté, la Fondation Ginette n’a plus aucune raison de continuer à collecter au titre de l’Internat de la Réussite : les 3,5M€ en réserve assurent 15 ans de financement au rythme de 60 internes de la réussite suivis par an. Ces réserves ne cessent même de s’accroître au fil des ans, les recettes de la Fondation étant systématiquement très supérieures à ses dépenses (projets financés et frais de communication, principalement).
(2) Les critères de l’Internat de la Réussite, notamment sociaux et géographiques, semblent ne pas être appliqués avec la plus grande rigueur.
(3) Il n’y a pas un cloisonnement suffisant entre l’examen de l’éligibilité à l’internat de la réussite et l’évaluation des dossiers de candidature Parcoursup par l’établissement.
(4) Le contrôle exercé par Ginette Solidarité sur l’application des critères et la performance du dispositif paraît insuffisant. Une étude de documents internes à la Fondation Ginette montre même que les responsables sont incapables de savoir avec précision combien d’élèves ont été suivis ni quelles écoles ils ont intégrés.
(5) La communication de Ginette Solidarité sur les résultats est entachée de nombreuses erreurs. En particulier, Ginette Solidarité sous-estime largement le nombre d’élèves réorientés en cours ou en fin de première année, ce qui est une donnée importante pour évaluer l’efficacité du dispositif.
(6) À l’intérieur-même de l’école, les demandes récentes d’un bilan de l’expérience se sont soldées par des non-réponses.
(7) La récente convention signée par Renasup avec Parcoursup instaure un mécanisme de prime aux élèves boursiers du secondaire : ainsi, il n’est a priori plus possible pour Ginette de maîtriser que les internes de la réussite sont réellement pris à un niveau scolaire équivalent aux autres (à moins de refuser l’internat de la réussite à des élèves dont les rangs de classement seraient trop faibles pour être normalement admis mais qui seraient néanmoins susceptibles d’être admis grâce au mécanisme de remontée des boursiers du secondaire).
Compte tenu de ces conclusions, une réforme doit impérativement être menée.
Deux solutions semblent envisageables :
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Soit renoncer au label national “Internat de la Réussite” et développer une dénomination spécifique à Ginette, avec des critères très précis.
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Soit revenir beaucoup plus strictement aux fondamentaux du référentiel “Internat de la Réussite”.
Le défaut majeur de la première solution est qu’elle se heurte au respect de la volonté des donateurs ayant contribué au Fonds Ginette Solidarité : la description des objectifs et modalités de la politique n’ayant jamais changé dans la description pour les donateurs, le Fonds Ginette Solidarité doit logiquement être consacré au financement d’Internes de la Réussite correspondant à la description qui en a été faite.
Une stratégie pourrait alors être la suivante :
(1) Arrêter immédiatement les appels aux dons pour l’Internat de la Réussite.
(2) Décaisser progressivement, sur une période de 15 à 20 ans, le trésor accumulé, pour financer les Internes de la Réussite (et les autres aides) en appliquant beaucoup plus strictement les critères annoncés et avec une gouvernance ouverte, transparente, et un cloisonnement strict entre l’examen des dossiers de candidature et celui de l’éligibilité à l’internat de la réussite.
(3) Après la période en question, il serait alors possible de remplacer l’Internat de la Réussite par un dispositif du même genre mais avec des critères et une dénomination spécifiques à Ginette. On relancerait alors les appels aux dons en précisant bien que les critères ont changé (si on souhaite les changer).